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Déjà 15 ans en Israël !

Notre ami Werner Salmon s’est souvenu de cet anniversaire, après avoir lui-même écrit de belles lettres de soutien lors de notre arrivée en Israël ; c’était pour convaincre le Misrad Hapenim (le Ministère de l’Intérieur israélien) de nous donner un visa et nous permettre de rester dans le pays.
Nous sommes donc arrivés le 17 août 2005 à Jérusalem – après avoir vu le soleil disparaître à Paris, il se levait dans la ville sainte, quel symbole !
L’on se souvient de ce jour également pour une autre raison, plus dramatique pour Israël : ce fut le « Jour du désengagement » du Goush Katif[1] (la Bande de Gaza) : 8500 pionniers juifs et leur famille étaient déracinés par la force, par la police et Tsahal, l’armée d’Israël sous la pression des nations et la décision du gouvernement de Ariel Sharon.
–          Le but de ce déracinement ? Stopper les attentats, permettre l’instauration de la paix, en accordant un territoire aux Palestiniens.
–          Quel fut le résultat ?… Un accroissement du terrorisme, par le Hamas qui pouvait approcher ses zones de tirs de roquettes des villages israéliens, et des villes telles Ashkelon et Tel-Aviv.
 
Notre arrivée ce jour-là ne constituait pas un hasard. Pour la petite histoire, Sophie, sans savoir que cela avait une signification, était habillée des pieds à la tête en orange, … la couleur des pionniers juifs. Dieu avait choisi « notre camp » et sous-entendait que nous devions défendre ce camp, en tant que chrétiens ! C’était en fait le sentiment naturel de nos cœurs, étant déjà depuis quelques 10 ans, des soutiens inconditionnels d’Israël.
Et nous pouvions voir dans cette décision terrible que prit Ariel Sharon – excellent soldat et héros incontestable des guerres d’Israël – une terrible injustice et une erreur magistrale dont Israël allait payer le prix fort. En lisant l’Histoire d’Israël, on peut voir les erreurs tragiques qui ont été commises. Mais il ne nous appartient aucunement de blâmer la politique d’Israël qui subit toujours l’opprobre et la pression internationale. Ariel Sharon a pensé obtenir la paix en donnant la terre[2], mais c’était sans compter sur l’acharnement de l’ennemi islamique, du Hamas, qui en a profité pour asseoir sa position et accroître le terrorisme à l’encontre d’Israël.
 
Savons-nous que cette terrible décision d’expulsion s’est réalisée un 9 Av (Tisha Be’Av), la date la plus noire du calendrier hébraïque ?… Pour les croyants qui s’intéressent aux signes (c’est difficile de ne pas y croire, en connaissant l’histoire du peuple juif) en voilà un qui est parlant : cette expulsion équivaut à la destruction du temple. Je cite selon un article[3] écrit en août 2017 : « Il y a exactement huit ans, le lendemain de Tisha Be’Av 2005, l’Etat d’Israël commençait à mettre en œuvre le plan de « désengagement », dans lequel il déracinait près de 9 500 juifs de la zone du Goush Katif à Gaza et des communautés de Homesh et Sanur dans le nord de la Samarie ». Quelle catastrophe nationale ! En tant que croyants dans le Dieu de Jacob, on ne peut être insensible à cette tragédie qui est unique, car elle a mis en scène des Juifs déracinés par d’autres Juifs (et surtout l’armée de Tsahal, qui a pour mission essentielle de protéger Israël et le peuple juif).
 
L’Eglise n’est pas un accident de l’Histoire
 
J’aime cette image donnée par Franz Rosenzweig dans son ouvrage  »l’Etoile de la Rédemption » décrivant le cœur de l’Etoile comme étant Israël, et les rayons, les chrétiens qui ont fait connaître la Bible jusqu’au bout de la terre.
Dans Genèse 35 :11, Dieu dit à Jacob que de ses reins sortiront « une nation » – Israël – et une assemblée de nations que l’on peut traduire par « Eglise des nations ». Sans Israël, l’Eglise n’existe pas. C’est l’apôtre Paul qui le rappelle, ayant la prémonition que la Chrétienté allait tomber dans le piège de l’orgueil. L’Eglise est effectivement devenue une puissance idéologique temporelle.
Pourtant, Dieu préserve « le reste ». Dans toute l’Histoire de la Chrétienté, il y a toujours eu un « fil rouge », telle la corde de fil écarlate de Rahab, symbolisant ceux qui sont restés attachés à Israël. Beaucoup de ces chrétiens furent persécutés, exécutés, brûlés sur les bûchers.
Aujourd’hui, ce reste est devenu dans le monde des centaines de millions de chrétiens sionistes, qui attendent le Messie glorieux, comme Israël.
 
Monter en Israël : une mitsvah (une bonne œuvre et un commandement) !
 
L’Aliyah est sainte – Nous comprenons que l’Aliayh – la montée en Israël – est réservée au peuple juif. C’est là où Dieu veut voir monter les tribus d’Israël, sur la terre que Dieu leur a donnée en héritage. Ces promesses sont incroyablement présentes dans tout le Tanakh – prenons-en quelques-unes au hasard : « En ce temps-là, Je vous ramènerai ; En ce temps-là, Je vous rassemblerai ; Car Je ferai de vous un sujet de gloire et de louange parmi tous les peuples de la terre, quand je ramènerai vos captifs sous vos yeux, dit l’Eternel » – Sophonie 3 :20. Et nous notons que la dernière parole dans le Tanakh exprimant la volonté de l’aliyah émane d’un roi païen, le roi Cyrus, qui fit reconstruire le Temple après les déportations : « Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: L’Eternel, le Dieu des cieux, m’a donné tous les royaumes de la terre, et il m’a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Qui d’entre vous est de son peuple ? Que l’Eternel, son Dieu, soit avec lui, et qu’il monte ! » – 2 Chron 36 :23.
Il existe une montée spirituelle de la fin des temps, devant toucher les Juifs et les non-juifs (goyim) : « Il arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l’Eternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu’elle s’élèvera par-dessus les collines, et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s’y rendront en foule, et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la Loi, et de Jérusalem la parole de l’Eternel » – Esaïe 2 et Michée 4.
Cette prophétie relatée par Esaïe et Michée nous rappelle que ces promesses de paix universelle sont liées au fait que le peuple juif doit « posséder », rentrer en possession de son héritage et notamment son territoire. C’est une vérité que tout chrétien doit assimiler, l’amenant ainsi à être un acteur sioniste.
 
Un chrétien en Israël
 
l’oulpan (école d’apprentissage de l’hébreu) un certain Shalom n’était pas d’accord avec le fait que des chrétiens viennent vivre en Israël. Cela nous a choqué d’entendre cela, mais finalement, cela a inspiré mon premier livre « Lekh lekha Israël » qui démontre combien les non-juifs et notamment les chrétiens ont contribué au soutien d’Israël (bibliquement avec le roi Cyrus), et à l’établissement d’Israël en 1897 (l’ami de Theodor Herzl était le pasteur William Hechler), en 1917 (le général Allenby et Lord Balfour), et 1948 (le président Harry Truman, et Donald Trump aujourd’hui soutenu par des dizaines de millions de chrétiens évangéliques). Le musée F.O.Z. (Friends of Zion) décrit remarquablement cette contribution chrétienne en faveur d’Israël.
Tous ces soutiens n’effacent en aucune manière le fait que la Chrétienté dans son ensemble a participé hélas à la violence antisémite durant 2000 ans, qui a culminé dans l’horreur avec la Shoah ! La Chrétienté a les mains rougies du sang des Juifs et a d’autant plus le besoin de se repentir.
 
Pourtant, ce n’est pas par un acte de contrition que des chrétiens viennent en Israël (beaucoup sont des volontaires), mais pour être des soutiens actifs dans un apport social et spirituel… pour « ôter les pierres (de discorde), et aplanir les montagnes » comme le souligne le prophète Esaïe (Esa 40). En tant que chrétiens « invités » à vivre en Israël, notre rôle n’est pas d’évangéliser, mais de manifester l’amour de Dieu (en changeant l’image détestable du chrétien arrogant), et de soutenir les plus démunis en Israël. J’ajoute que le chrétien a un besoin urgent de revenir à la source hébraïque.
« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » (Es 40 :1). Juifs et chrétiens, nous attendons ensemble l’Avènement du Mashia’h, le Messie d’Israël devant établir Son règne millénaire, de Justice et de Paix…
 Gérald & Sophie
Note :
Je cite une prophétie donnée il y a 4 ans, le 23 janvier 2016, donnée par un pasteur lors de la Conférence annuelle Ebenezer à Jérusalem : « Désigne mes serviteurs fidèles et oins-les pour le travail de l’Aliayh. Le temps est court et il y a beaucoup à faire. Dans 48 mois, le monde sera bien différend ! Durant cette période de grâce, mon Eglise doit comprendre qu’elle a un appel pour aider lors des vagues massives d’Aliyah qui se profilent à l’horizon. Dans 4 ans, ce sera bien différent et mon Eglise doit comprendre l’Aliyah. Il y a aura de grands défis mais ma Grâce suffira ».
Exactement 48 mois plus tard, le 23 janvier 2020, le gouvernement chinois a placé la ville entière de Wuhan en quarantaine. (tiré de « Ebenezer Opération Exodus », dans sa revue de février 2020).

 


[1] Voir l’article « La tragédie du Goush Katif » sur notre site Shalom Israël. Pour infos, le Goush Katif était le verger du pays : le montant total des exports du Gush Katif atteignait 200 millions de dollars/an. Les produits agricoles étaient : 95 % des salades, 70 % légumes, 60 % tomates, 60 % géraniums produits et exportés à l’étranger. Mais la blessure infligée à Israël est surtout humaine, morale et spirituelle, une blessure encore ouverte aujourd’hui.
[2] Israël apprendra à ses dépens que l’on ne brade pas la terre de Dieu. Hébron a été « donnée », de même Jéricho, Shekhem (Naplouse) et Bethlehem, et l’on voit que ces villes constituent aujourd’hui des lieux fortifiés du terrorisme palestinien. Aujourd’hui cependant, Israël a compris que la Judée-Samarie ne peut pas être bradée – c’est la bataille actuelle, avec notamment le « plan Trump ».
[3] L’article de Jacques Kohn est étonnant de précision.
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