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Pour l’amour de Sion

Nous sommes au début du mois d’Ellul. Ellul est l’acronyme de Ani Ledodi ve Dodi li : « Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi ». Ce verset exprime la grande proximité entre D.ieu et Israël durant cette période, temps de teshouva, de repentance et d’introspection. On entendra dans les rues le son du shofar.

En tant que croyant, il est difficile de prononcer cette déclaration d’amour envers Dieu – « Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi » – tout en étant indifférent au peuple de Dieu qui souffre, subissant violemment l’opprobre des nations comme rarement dans son histoire.

Un ami d’Israël français écrit (Mabatim.info) : « Pourquoi le massacre des Juifs n’a-t-il pas réveillé la compassion, mais au contraire rallumé l’antisémitisme ? Le 7 octobre, les Juifs ont été massacrés comme au Moyen Âge, comme à Kiev en 1905, comme à Hébron en 1929 : femmes violées, bébés décapités, vieillards brûlés vifs, familles entières réduites en cendres. Les bourreaux filmaient, riaient, jouissaient du sang. Le monde entier a vu, en direct, ce que furent les chambres à gaz sous le ciel bleu d’Israël. Plus besoin de témoins : les images, les cris, les flammes suffisaient. »

Église, où est ton cœur ? La Parole déclare : « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite m’oublie ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je ne fais de Jérusalem, le principal sujet de ma joie ! » (Psaume 137).

En 1933, Dietrich Bonhoeffer proclamait : « Celui qui ne crie pas en faveur des Juifs ne peut louer Dieu ». Pasteur et théologien protestant, il fut emprisonné et exécuté peu avant la fin de la guerre par les nazis. Son cri résonne encore. Le monde évangélique d’aujourd’hui a la connaissance du passé et… de l’avenir par les prophéties bibliques. Les évènements actuels sont la partie visible de la « guerre » qui est en fait spirituelle, c’est à dire satan contre Dieu.

Peut-on décemment louer Dieu, et ne pas intercéder pour Son peuple ?

Le monde, la France en tête, réclame un « Etat palestinien » musulman devant diviser la ville sainte et être pour l’Etat hébreu une menace existentielle. Le 7 octobre ne révèle pas seulement la barbarie du Hamas, il révèle la nudité de l’Occident, avec la haine des Juifs.

Le 7 octobre va-t-il également révéler la nudité de l’Église ? Sommes-nous cette Église de Laodicée qui a besoin d’un collyre pour voir clair ?

Le mois d’Ellul est celui de la teshouva/repentance. Le prophète appelle : « Qu’entre le portique et l’autel pleurent les sacrificateurs, serviteurs de l’Éternel, et qu’ils disent : Éternel, épargne ton peuple ! Ne livre pas ton héritage à l’opprobre, aux railleries des nations ! Pourquoi dirait-on parmi les peuples : Où est leur Dieu ? » (Joël 2 :17).

Sommes-nous bien ces serviteurs ?… Est-ce que, si nous enterrons notre « talent » par notre silence, nous n’allons pas entendre le Maître dire : « Tu es un serviteur inutile… » ? Dieu interpelle tout homme. Nous ne pouvons plus nous cacher derrière notre pasteur ou prêtre, notre église ou notre dénomination.

Israël est pris dans un piège terrible : Gaza. Il lutte contre un Hamas démoniaque pratiquant mensonge et désinformation, et tente de libérer ses otages torturés et affamés dans les tunnels. Près de 1 000 jeunes soldats sont déjà tombés. Le pays est meurtri par les handicapés à vie, les post-traumas, les suicides.

L’Église va-t-elle rester spectatrice ?

Grâce à Dieu, il existe des groupes de prière et d’intercession. Pourtant, comme en 1933, le monde a besoin d’entendre la voix de leaders qui puissent interpeller nos responsables politiques de manière officielle – « à cause de Son nom ». En ce mois d’Ellul, en ces jours de nuages sombres qui menacent, sonnons le Shofar !

« Pour l’amour de Sion je ne me tairai point, pour l’amour de Jérusalem, je ne prendrai point de repos, jusqu’à ce que son salut paraisse, comme l’aurore, et sa délivrance, comme un flambeau qui s’allume. Alors les nations verront ton salut » (Esaïe 62)