Le Chambon : le village des Justes

6 juin 2013
Pasteur Gérald Fruhinsholz


Plaque posée en 1979 au Chambon

« Le souvenir du Juste durera à toujours! » – Psaume 112:6. Cette plaque posée en 1979 par un comité d’anciens réfugiés, évoque la mémoire des gens du Chambon s/Lignon et des villages du plateau qui ont, par leur courage et leur détermination, sauvé des milliers de Juifs pourchassés par les Nazis et la Milice de Vichy.

Combien de de ces Juifs qui ont tant apporté à l’humanité ont été sauvés par ces mains charitables?… On pourrait malheureusement dire aussi : combien de scientifiques, de musiciens, de chercheurs, de prix Nobel, ont disparu au travers de cette barbarie ?… D.ieu seul le sait. Mais que chaque « Juste » puisse réaliser l’importance de son action salvatrice, souvent faite au péril de sa vie.


L’inauguration du 3 juin 2013

Inauguration du musée du Chambon s/Lignon, avec Mme le Maire Eliane Wauquiez-Motte,
Mr l’Ambassadeur d’Israël Mr Zvi Tal,
Mr Laurent Wauquiez, député, entre autres personnalités… (photo « La montagne »)

« Samuel Pisar, ambassadeur honoraire de l’Unesco, n’oubliera jamais l’action des Justes parmi les nations du plateau. « J’ai une immense dette personnelle auprès des habitants du plateau qui ont sauvé la branche française de ma famille », déclare-t-il lors de son discours.


Yossi Gal est aussi ambassadeur, mais d’Israël. Et ce qui l’a marqué dans cette histoire du Chambon-sur-Lignon, ce sont les paroles du pasteur André Trocmé au préfet de l’époque : « Nous ignorons ce qu’est un Juif, nous ne connaissons que des hommes… ». « Sur les 3.654 Justes reconnus par Israël, 65 sont des habitants du plateau. Tous se sont unis pour défendre les Juifs et nous leur serons toujours reconnaissants ».

Et la ministre déléguée chargée de la réussite éducative, George Paul-Langevin de rendre hommage « à des gens qui très modestement ont estimé qu’il était de leur devoir de sauver des enfants juifs ». (extrait de l’article de Nora Gutting – Journal « la montagne »)».

 

Jules Isaac, à 65 ans, fut aussi parmi ceux qui trouvèrent refuge au Chambon : « Il se réfugia en zone libre d’abord à Aix-en-Provence, puis lorsque les Allemands envahirent le Midi en 1942, il s’établit au Chambon-sur-Lignon chez son fils aîné Daniel, professeur au Collège Cévenol »(Wikipedia).  

 

Un musée de la mémoire pour Daniel Trocmé en Israël

A l’instar de Janus Korczak, Daniel Trocmé (neveu du pasteur André Trocmé) a refusé d’abandonner ses élèves : « Le 29 juin 1943, Daniel Trocmé est arrêté lors d’une rafle à la Maison des Roches, l’un des internats du collège cévenol, avec dix-huit jeunes de 18 à 25 ans. Il est envoyé à la prison de Moulins, puis à Compiègne. En 1943, il est déporté à Buchenwald, puis à Dora. A cause de ses problèmes cardiaques, il alla à l’infirmerie du camp et fit partie d’un convoi de 1200 personnes dirigés à Majdanek le 27 mars 1944. Cet emprisonnement dura neuf mois et fut achevé par sa mort (il avait 34 ans) ».

 

C’est le Kibboutz Beit Lohamei haghetaot, près de Nehariyah au nord d’Israël, qui accueillera la salle consacrée à la mémoire de Daniel Trocmé. Ce lieu de mémoire sera proche du musée des enfants de la Shoah, Yad Layeled, en souvenir des 1,5 millions d’enfants juifs assassinés. L’initiateur du projet « Daniel Trocmé » est Claude Meyer, de l’association NEGBA.

 

Soyons nombreux à soutenir un tel projet !
Pasteur Gérald Fruhinsholz



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