Chrétiens et Juifs au secours des nations

Curieusement en Israël, le nom « Balfour » (du nom de la rue près de la résidence du PM) est aujourd’hui associé à un mouvement post-sioniste qui veut se débarrasser à tout prix de « Bibi » – le Premier Ministre Benyamin Netanyahou, chef de file du Likoud.
Or, il y a 103 ans paraissait la Déclaration Balfour, du nom d’un ministre anglais protestant en faveur d’un Etat juif.
« La Grande Bretagne prit l’engagement solennel d’aider, après la victoire, à la création du Foyer national juif en Palestine. Cet engagement, connu sous le nom de la Déclaration Balfour (publiée le 2 Novembre 1917), a été souvent présenté comme une manœuvre impérialiste visant à assurer à la Grande Bretagne une position stratégique, au carrefour des voies de communication avec l’Inde et à proximité des champs de pétrole. Ne voir que cet aspect des choses, c’est ignorer toute la dimension spirituelle de cette démarche.
Chaïm Weizmann, le premier président de l’État d’Israël, se souvient dans ses mémoires : « Les hommes comme Balfour, Churchill, Lloyd George, étaient profondément religieux ; ils croyaient en la Bible. Pour eux, le retour du peuple juif en Palestine était une réalité, de sorte que les sionistes représentaient pour eux une grande tradition, pour laquelle ils avaient beaucoup de respect ». (« Le Millenium et le Sionisme chrétien » par Martin Janecek, publié par la revue Sens en 2001).
 
Haïm Solomon, un soutien déterminant des Etats-Unis
 
Sait-on que sans l’aide de Haïm Solomon, le Banquier juif d’origine polonaise, l’Indépendance américaine aurait eu du mal à se constituer… Haïm Solomon a joué un rôle important dans le sauvetage de la ruine financière des États-Unis nouvellement établis. Un des premiers présidents, James Madison, a écrit : « Je suis depuis un certain temps… un retraité à la faveur de Haïm Salomon, un courtier juif ».
Le monument de Chicago (photo) montre le général Washington de Virginie, et rend hommage aux deux financiers de Philadelphie, Robert Morris (le banquier chrétien) et Haïm Solomon (le banquier juif), dont chacun a personnellement garanti des prêts à Washington et à son armée pendant la guerre d’indépendance.
Tout en soutenant la cause nationale, Solomon a également joué un rôle de premier plan dans les affaires de la communauté juive, ayant siégé au conseil de direction de la congrégation de Philadelphie, Mikveh Israel. Solomon a contribué également à la réussite de la lutte visant à abroger le serment test qui interdisait aux Juifs et aux autres non-chrétiens d’occuper des fonctions publiques en Pennsylvanie.
 
Louis Rothschild, alias Georges Mandel, au secours de la France
 
Concernant la France, la série récemment sur Antenne2 sur De Gaulle nous montre le rôle important qu’a joué Georges Mandel, ministre juif du gouvernement français précédant celui de Vichy, qui détermina la destinée politique du général De Gaulle. Georges Mandel, de son vrai nom Louis Rothschild, est un homme politique de l’entre-deux-guerres et un résistant français. Il fut assassiné le 7 juillet 1944 en forêt de Fontainebleau par des miliciens. (un film a été fait en mémoire de Georges Mandel – « Le dernier été »).
 
Georges Mandel a été à l’origine de la mission de De Gaulle (1), alors Secrétaire d’État, pour représenter le gouvernement français à Londres, le 14 juin 1940, auprès de Churchill, avant la nomination de Pétain. Dans la nuit précédente, réunis à Tours, Georges Mandel a dit à De Gaulle : « Vous avez de grands devoirs à accomplir, Général, mais avec l’avantage d’être au milieu de nous tous un homme intact (…). Ne pensez qu’à ce qui doit être fait pour la France, et songez que, le cas échéant, votre fonction actuelle pourra vous faciliter les choses ». Sans ce conseil de Georges Mandel, De Gaulle aurait démissionné du gouvernement dès le 13 juin 1940, mais le fait d’être resté ministre lui a apporté des avantages matériels qui l’ont bien aidé, ainsi qu’une reconnaissance politique auprès du gouvernement britannique. De Gaulle lui a rendu hommage dans ses Mémoires (LIEN).
 
« Bâtis les murs de Jérusalem ! »
 
En ces jours de novembre 2020 qui voit le monde en instabilité étonnante avec des élections américaines perturbées, et en accord avec les prophètes bibliques, nous nous associons au cri du roi David (Psaume 51) : « Dans ta grâce, fais du bien à Sion, bâtis les murs de Jérusalem ! ».
Pasteur Gérald Fruhinsholz
 
(1) Si le général De Gaulle a incarné la France durant la 2e Guerre mondiale la sauvant de la débâcle et du déshonneur, on ne peut que blâmer son attitude en 1967 lorsqu’il ordonna le boycott d’Israël, abandonnant le jeune Etat hébreu dans sa lutte pour sa survie. Cette attitude détermine encore aujourd’hui la politique antisioniste de la France.
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