Il vit et il crut… Pâque 2013

1er avril 2013
Pasteur Gérald Fruhinsholz


Ils ont commencé à arriver vers 6h00 dimanche matin au Jardin de la Tombe pour fêter la Pâque chrétienne. Les cultes se sont succédés – pour les Anglophones, les Scandinaves, les Coréens. Des milliers de chrétiens évangéliques de Jérusalem et d’ailleurs sont ainsi venus célébrer la résurrection de Jésus.

Le Jardin de la Tombe a été ouvert au public à la fin du 19e siècle, et le terrain fut acquis par un groupe de Protestants anglais. C’est aussi un protestant, le général Charles Gordon surnommé Gordon Pacha (1) en 1881, qui « découvrit » le Golgotha, un rocher en continuation du Mont Moriya où Abraham leva son couteau sur son fils Isaac. Situé au nord de Jérusalem (voir Lev 1:11) et à l’extérieur des murailles, tout près d’un jardin où se trouvait un tombeau neuf, ce site collait avec les détails des Evangiles : « Ils prirent le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c‘est la coutume d’ensevelir chez les Juifs. Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n’avait été mis » – Jean 19:41.
 
Jésus et Flavius Josephe

Flavius Joseph a donné son témoignage à propos de Jésus : « En ce temps-là paraît Jésus, un homme sage, si toutefois il faut l’appeler un homme, car ; c’était un faiseur de prodiges, un maître des gens qui recevaient avec joie la vérité. Il entraîna beaucoup de Judéens et aussi beaucoup de Grecs ; Celui-là était le Christ. Et quand Pilate, sur la dénonciation des premiers parmi nous le condamna à la croix, ceux qui l’avaient aimé précédemment ne cessèrent pas. Car il leur apparut le troisième jour, vivant à nouveau ; les prophètes divins avaient dit ces choses et dix mille autres merveilles à son sujet. Jusqu’à maintenant encore, le groupe des chrétiens ainsi nommé après lui n’a pas disparu » (d’après le Testimonium flavianum, dont il existe plusieurs manuscrits datant du Moyen Âge).

 

Le Tombeau vide

La réalité du tombeau vide a été la preuve de la résurrection pour les apôtres. A l’aube du premier jour, les femmes puis les disciples ont tour à tour découvert la tombe ouverte et vide – les linges étaient pliés, et des anges pouvaient témoigner de cette glorieuse résurrection. Jean, « celui que Jésus aimait », malgré trois ans passés avec le Maître (Jn 13:23), eut besoin de voir pour croire en cette folle réalité : « Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi ; et il vit, et il crut. Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Ecriture, Jésus devait ressusciter des morts ».
La réalité de la résurrection est le fondement de la vie chrétienne. Elle démontre la victoire sur la mort et la puissance du péché, cloués à la croix comme le serpent d’airain avec Moïse. Elle apporte en nous la joie d’une espérance, celle d’une vie éternelle après la mort. Combien l’homme a t-il besoin de cet espoir dans notre monde actuel !
 

La résurrection et Israël

Un chrétien, à l’instar de l’apôtre Jean doit comprendre le lien entre la résurrection de Jésus et Israël. Lors de sa présentation au temple, le vieux Siméon s’exclama, prophétisant sur le bébé Yeshoua’ : « … Lumière des nations, et gloire d’Israël » – Luc 2:32. 

 

Si Christ a été « la lumière des nations », on doit malheureusement évoquer l’aveuglement des chrétiens concernant la réalité du peuple juif rejeté, nié et persécuté dans le monde. Comment ne pas voir la résurrection d’Israël, après la Shoah qui a vu la presque totalité des Juifs d’Europe exterminés, dans l’indifférence des nations dites chrétiennes ? Un parallèle saisissant est alors à faire avec la vision de « os desséchés » du prophète Ezéchiel, reçue 6 siècles avant J.C. (Ezéchiel 37:12-14) :

« Prophétise donc, et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Voici, J’ouvrirai vos sépulcres, Je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple, et Je vous ramènerai dans le pays d’Israël. Et vous saurez que je suis l’Eternel, lorsque J’ouvrirai vos sépulcres, et que Je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple ! Je mettrai mon esprit en vous, et vous vivrez ; Je vous rétablirai dans votre pays, et vous saurez que moi, l’Eternel, J’ai parlé et agi, dit l’Eternel ».

Gérald & Sophie
[youtube]http://youtu.be/ScFn5nez1-s[/youtube]
Note : Etant maintenant guides francophones au Jardin de la Tombe, nous aurons plaisir à guider ceux et celles qui, de passage à Jérusalem, voudront visiter ce bel endroit.

(1) C’est en grande partie grâce à l’influence des écrits du charismatique général Charles Gordon que beaucoup ont vu le Jardin de la Tombe comme un emplacement possible de la crucifixion et la résurrection de Jésus. L’archéologue allemand protestant Conrad Schick qui avait découvert la tombe, confirmera cette hypothèse. 


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