Rabin et les Accords d’Oslo

8 novembre 2013
Pasteur Gérald Fruhinsholz


Le 4 novembre, en plus d’être le jour de ma naissance, est celui de l’anniversaire de la mort de Yitzhak Rabin, assassiné à Tel-Aviv le 4 novembre 1995. Héros de la guerre des Six-jours, Rabin est une des grandes figures emblématiques d’Israël. Sa mort tragique a été un cataclysme pour le pays, divisant profondément la société israélienne.
 

« Après une carrière dans l’armée israélienne au sein de laquelle il atteignit le grade de général, il se lança dans la carrière politique. Il devint le cinquième Premier ministre d’Israël de 1974 à 1977 puis à nouveau de 1992 jusqu’à son assassinat par un extrémiste juif en 1995. Il reçut le prix Nobel de la paix en 1994, notamment pour son rôle actif dans la signature des accords d’Oslo en 1993 » (wikipedia).


La mort de Rabin recèle encore de nombreux mystères, qui pourraient être reliée notamment aux fameux Accords d’Oslo : il semble que Rabin voulait annuler les Accords d’Oslo (1). Juste après la fameuse signature orchestrée par le président Bill Clinton, eurent lieu les nombreux attentats kamikazes, désastreux pour Israël ; ils furent suivis par la terrible 2e Intifada en 2000, et le drame de l’évacuation du Goush Katif. Yasser Arafat, ayant reçu le Prix Nobel de la paix, pratiquait le double langage – devant les caméras des médias internationales, il condamnait les attentats en anglais, et en même temps en arabe, il glorifiait l’action des kamikazes, accordant les indemnités aux familles des « martyrs ».


Israël a payé le prix fort de ces Accords norvégiens. Il est à noter d’ailleurs que la Norvège entretient avec Israël des relations exécrables :

– En mars 2007, la Norvège normalise ses relations avec les Palestiniens,

Evangéliques norvégiens à la Marche de Jérusalem en 2013

– La Norvège reste seul pays où les habitants ont exigé une grève quasi-générale lors du soi-disant massacre de Gaza en 2009,- En juin 2010, la Norvège exige une enquête internationale sur « l’abordage meurtrier par Israël » de la flottille turque vers Gaza,

– En oct 2010, la  Norvège interdit des exercices de sous-marins israéliens construits en Allemagne,

– En fév 2008, la Norvège demande à l’Ambassade Israélienne de déménager, car dit-elle, elle perturbe les riverains, craignant pour leur sécurité.

– En juillet 2011, le ministre norvégien des Affaires étrangères estime que la candidature de la Palestine aux Nations unies est « tout à fait légitime ».

Heureusement, les chrétiens norvégiens sont fidèles, et savent démontrer leur amour !


Un pacte de mort

Rabin avait sans doute pressenti que les Accords d’Oslo ne pourraient amener la paix, mais tout au contraire enflammer la région et conduire à une impasse. La Bible a quelque chose à dire à ce sujet – D.ieu s’adresse aux « moqueurs » : « Ecoutez donc la parole de l’Eternel, moqueurs, vous qui prétendez dominer sur le peuple de Jérusalem ! Vous dites : Nous avons fait une alliance avec la mort, nous avons fait un pacte avec le séjour des morts ; Quand le fléau débordé passera, il ne nous atteindra pas, car nous avons la fausseté pour refuge et le mensonge pour abri » – Esaïe 28:15. La réponse divine ne se fera pas attendre : « Votre alliance de mort sera brisée… et Il vous écrasera » (v.18).

Dalia Rabin

Voilà ce que le monde doit comprendre : ni la terre et des frontières sûres, ni un Etat juif, ni une Jérusalem indivisible, ne sont négociables. Les dites « négociations » ne marcheront pas plus aujourd’hui qu’hier. Les détracteurs d’Israël (pas forcément tous des non-juifs) pratiquent le mensonge et la tromperie. Ceux qui prétendent vouloir la paix dans ce conflit et ne voient que leur propre intérêt, méprisent Israël et le Dieu de Jacob.



La Bible appelle « les moqueurs » ceux qui méprisent le peuple juif. D.ieu dit, selon le prophète Esaïe : « J’ai mis pour fondement en SION une pierre de fondement », une pierre angulaire que le monde ne peut pas soulever. Le prophète Zacharie ajoutera : « Jérusalem sera une pierre pesante pour tous les peuples, et ceux qui la soulèveront seront meurtris » (Zacharie 12).


Exit les Accords d’Oslo… et toutes négociations qui n’apportent à Israël qu’humiliation et violence.


(1) C’est Dalia, la fille de Rabin, qui écrivit en oct 2010, dans un journal israélien, que son père envisageait l’arrêt du processus d’Oslo, « en raison du terrorisme qui gagnait les rues, et parce qu’il discernait que Yasser Arafat ne tiendrait pas ses promesses ». Elle ajouta que son père était « quelqu’un pour qui la sécurité du pays était sacro-sainte et passait avant tout ». 



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Oslo, c’était il y a 20 ans, et c’est bien fini


le 13 octobre 2013

France-Israël Marseille – Alliance général Koenig
 

Le 13 septembre 1993 Yasser Arafat et Yitzhak Rabin signaient la « Déclaration de principes » qui devait mettre un terme au conflit israélo-palestinien grâce à un processus d’échange  «la Terre contre la Paix.»

Sept ans plus tard éclatait l’Intifada al-Aqsa, une immense vague terroriste annoncée et initiée par Arafat, à qui l’on avait pourtant proposé ce qu’il était censé souhaiter. Ainsi Bill Clinton écrivait dans Le Monde du 5 janvier 2002 : « Il nous faut dire aux musulmans en colère une chose qu’apparemment ils ignorent : en décembre 2000, les États-Unis ont proposé un accord qui, dans les termes les plus définitifs, instaurait un État palestinien (Cisjordanie et Gaza) et garantissait la protection des intérêts palestiniens et musulmans à Jérusalem et sur le mont du Temple. Israël avait accepté ce plan, mais l’OLP a dit non ».

 

Arafat avait claironné partout qu’Oslo n’était qu’une paix « d’Houddaybya », une référence religieuse enjoignant de vaincre l’ennemi en violant les accords passés avec lui.

C’est ainsi que le proche d’Arafat, Fayçal Husseini, expliquait en 2001: « Quand nous demandons à toutes les forces et factions palestiniennes de considérer les Accords d’Oslo et autres accords comme de simples étapes ou des buts à court terme, cela signifie que nous tendons une embuscade aux Israéliens et que nous les trompons ». Il poursuivait : « … notre but suprême est [toujours] la libération de toute la Palestine historique de la Rivière [du Jourdain] à la Mer [Méditerranée], même si cela signifie que le conflit durera pendant encore mille ans ou pendant beaucoup de générations… La Palestine est en entier une terre arabe, la terre de la nation arabe, une terre que personne ne peut vendre ou acheter… ».

En un mot, les Palestiniens ne voulaient pas tant d’un État qu’ils n’avaient jamais demandé à l’Égypte ni à la Jordanie, que  la destruction du pouvoir juif.

Mahmoud Abbas était alors en désaccord avec son chef, non sur les objectifs, non sur le statut moral des attentats contre les civils, mais sur l’opportunité tactique de la violence. Quand Olmert lui a offert un État en 2008, dans une configuration encore plus favorable que l’offre de Clinton, il s’est bien gardé d’accepter. Condolezza Rice a fait le récit de cet épisode. A l’arrivée d’Obama, Abbas a multiplié les pré-conditions à sa participation à des négociations. Il ne voulait pas d’un État négocié qui mettrait un terme définitif à toute revendication ultérieure, et qui accessoirement pourrait lui coûter la vie comme feu Anouar Sadate.

John Kerry, l’actuel secrétaire d’État d’Obama est parvenu à le rasseoir à la table des négociations depuis le mois d’août, en cédant à ses conditions  préalables léonines (NdR : en droit, la clause léonine est une clause qui attribue à un co-contractant des droits absolument disproportionnés par rapport à ses obligations), comme si quelqu’un désireux d’aboutir à la paix devait être payé pour négocier. D’ailleurs il refuse toujours tout entretien direct avec Netanyahou.

 

Aujourd’hui, l’opinion israélienne et vraisemblablement son leadership, semblent avoir tiré les leçons de la grande embuscade d’Oslo. Israël a appris à comprendre les motifs et les méthodes de son inflexible adversaire. Oslo c’est fini. La formule associant coexistence, coopération et séparation est encore à trouver. Mais elle le sera avec le temps.


J-P B



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