Vision de pionniers (1)

24 janvier 2013
Pasteur Gérald Fruhinsholz

Le pont Ottoman

On a besoin de savoir que vivre en Israël nécessite une âme de pionniers. Israël n’est pas une nation comme une autre, et ceux et celles qui ont construit le pays étaient tous animés d’une vision – c’était un désert, et les Juifs ont dû faire face à de gigantesques défis pour faire d’Israël un pays habitable.

 
Au cours de notre tioul organisé par le Bnei Brit de Jérusalem (Robert Gamzon), nous avons pu visiter le kibboutz Guesher hayechana (le vieux pont) où l’on peut voir côte à côte trois ponts – celui des Romains, des Ottomans, et celui des Britanniques (en béton). Ces ponts situés au sud du Kinneret enjambent le Jourdain, qui est la frontière avec la Jordanie. En ce lieu appelé Naharayim (les deux fleuves), un rêveur fou, ingénieur russe ayant fait son aliyah, a imaginé en 1927 de construire dans la Jordanie de l’époque une Centrale hydro-électrique devant être la première Centrale fournissant de l’énergie à Israël.
 

Pinchas Rotenberg, c’est le nom de ce rêveur, est né en 1879 en Ukraine. Ayant étudié l’ingénierie à Saint-Pétersbourg,  Pinhas Rotenberg, un vrai socialiste,  adopte dans le temps de Dieu, la vision sioniste. En 1919, il s’installe dans la Palestine du Mandat Britannique dans le but de développer un système d’irrigation et d’électricité à partir des ressources locales. En l’espace de 5 ans, la Centrale de Neharayim fut construite, après 7 ans de tractations  avec les Jordaniens et le pouvoir britannique qu’il fallait convaincre, et après avoir difficilement réussi à collecter des fonds. Ce fut un chantier mémorable permettant à tous, Juifs et Arabes, de travailler à un projet commun, devant être une bénédiction avec cette nouvelle énergie si commune aujourd’hui, et si nouvelle à l’époque. Il fallut en outre édifier trois barrages en amont, pour que la Centrale puisse fonctionner en toute saison.


Autre nouveauté, le projet se fit sur la rive-est du Jourdain. Naharayim est comme une enclave en Jordanie, car l’usine fut construite à la jonction des deux rivières, le Yarmouk et le Jourdain. Le projet fut un immense succès, mais malheureusement la Centrale ne fonctionna que 16 années ! En 1948, lorsque l’Etat hébreu se vit attaquer sur tous les fronts par les armées arabes, l’usine et ses ouvriers, furent pris en otage. Après la guerre d’indépendance, elle fut abandonnée aux mains des Jordaniens… qui la laissèrent mourir. Il ne reste aujourd’hui que des vestiges démontrant le génie de ces sionistes rêveurs sachant construire un pays, et être ambassadeurs de paix.
 

Guesher hayechana

Guesher veut dire « pont » en hébreu. De l’autre côté de la route 90 le long du Jourdain, il y a le kibboutz « Guesher ha’hadasha » (le nouveau pont). Il fait face à « l’ancien pont » – Guesher hayeshana – qui fut donc transformé en musée permettant de comprendre comment des hommes animés d’une vraie vision, peuvent bâtir un pays, pour faire d’un désert… « un pays où coulent le lait et le miel ». 
 
A nous d’être des « ponts », à notre niveau, d’être des rêveurs bibliques ou sionistes, au sein des nouvelles générations, pour enjamber les fleuves d’ignorance et d’incompréhension, et permettre à Israël d’être porteur d’innovation et créateur d’énergie tel Pinhas Rotenberg.




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