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Israël ou Terre sainte

La situation au Proche-Orient avec la guerre qui se déroule à Gaza, oblige chacune des instances internationales à se positionner. En outre, alors même qu’Israël a été attaqué sauvagement le 7 octobre 2023, l’Afrique du sud, qui est loin d’être une nation sans reproche, intente un procès à l’Etat hébreu pour « génocide ».

Nous voudrions ici mettre en lumière le positionnement des organisations chrétiennes qui traduit une manière peu évangélique de ménager « la chèvre et le chou » – en somme : « appeler à la paix, en condamnant les deux protagonistes, les renvoyant dos à dos, sans affirmer ses propres positions ». Du grand art diplomatique, mais qui n’a rien de chrétien pour lequel la vérité devrait être le fondement de la foi.

La politique d’apaisement

« La politique d’apaisement dans les relations internationales vise à éviter la guerre en faisant des concessions à l’ennemi » (Wikipédia). Nous savons ce que cette politique a donné lors de la Seconde guerre mondiale. Comme l’a dit Churchill, « Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ! ». Lorsqu’un état qu’il soit légitime ou terroriste déclare une guerre, il sait que des innocents vont en payer les conséquences – la dernière guerre mondiale l’a largement démontré, et aucun tribunal n’a mis en procès les alliés pour avoir provoqué la mort d’innocents (Dresde, Berlin, etc). N’est-ce pas un non-sens de juger une nation attaquée (si sauvagement), en l’occurrence Israël, alors qu’elle se défend contre un éventuel génocide. Car si le Dôme de fer n’avaient pas arrêté les milliers de roquettes lancées sur des populations civiles, Israël aurait connu un vrai génocide.

Le poids des mots

Les organisations chrétiennes qui normalement se réfèrent aux Ecritures, préfèrent utiliser le terme « Terre sainte » plutôt que le titre « Israël » qui lui, est biblique. En 2000, j’avais personnellement écrit une lettre à la Société biblique en France, lors de la parution d’une version actualisée de la Bible, pour changer le titre « Palestine » sur les cartes décrivant Israël du temps de Jésus. J’avais fait remarquer que le mot « Palestine » n’était pas très adéquat, qu’il était plutôt une offense des Césars de l’époque romaine qui voulaient effacer l’idée même du peuple juif et d’Israël. Le titre d’Israël était préférable, leur ai-je dit, car biblique (1).

En 130, l’empereur Hadrien, après avoir maté la révolte juive et colonisé Israël, avait débaptisé Jérusalem pour l’appeler « Ælia Capitolina », plaçant la capitale d’Israël sous le patronage de Jupiter Capitolin, dieu suprême de Rome. Et en 135, Hadrien changea le nom de la « Judée » désignant à l’époque l’ensemble de la Terre d’Israël, en « Palaestina », faisant directement référence aux Philistins.

Le Saint-Siège catholique utilise en général le terme Terre sainte pour parler d’Israël. Le Vatican n’a reconnu Israël qu’en 1993, soit près d’un demi-siècle après la création de l’Etat hébreu. Selon la Vie, « Le Saint-Siège est dans une posture délicate au sujet du conflit israélo-palestinien. La papauté fut longtemps hostile au sionisme, qualifié par Pie XII de « nouveau nazisme » à cause de la Nakba, l’épuration ethnique (sic) chassant de nombreux Arabes au cours du conflit entraîné par la création de l’État d’Israël, en 1948 ».

Il y a une autre raison – théologique : « Pendant près de vingt siècles, le christianisme a adhéré à la théologie de la substitution (ou de remplacement), selon laquelle le peuple d’Israël autrefois choisi par Dieu est maudit parce qu’il a rejeté Jésus-Christ. Selon cette doctrine, le judaïsme n’a plus de valeur en soi et n’est plus que l’imparfaite préfiguration de l’Église triomphante, qui se substitue à Israël et devient le verus Israel, le nouveau peuple élu » (Wikipédia).

On peut également lire la position des Evangéliques sur la situation actuelle :

« Déclaration de l’Alliance évangélique mondiale sur le conflit en Terre Sainte : La WEA (World Evangelical Alliance) est profondément affligée par l’attaque du Hamas contre Israël et le peuple israélien. L’agression a entraîné une escalade de violence et la perte de vies civiles innocentes, en Israël et en Palestine. Nous déplorons toutes les victimes et prions pour le réconfort des familles qui pleurent des êtres chers. Nous craignons que la violence ne se propage davantage. Nous encourageons donc tous les efforts visant à désamorcer la violence et à œuvrer en faveur d’une paix juste et durable ».

S’agit-il d’une condamnation claire du Hamas comme organisation terroriste, ou simplement d’une affliction pour la perte de vies civiles des deux côtés ?… C’est là une position très équivoque de mettre les Palestiniens qui ont élu le Hamas, sur un pied d’égalité avec l’abomination qu’a subie Israël. N’y a-t-il pas une différence entre le massacre barbare perpétré sur les familles israéliennes, et la situation des Gazaouis qui ont été appelés à sortir du champ des bombardements de l’aviation israélienne ?… Israël a toujours déclaré que l’ennemi n’était pas la population palestinienne, mais le Hamas qui se cache derrière les civils, et font des hôpitaux, écoles et mosquées des centres militaires ou des bases de lancement de missiles.

Terre sainte ou Erets Israël

Utiliser le terme « Terre sainte » indique un certain refus de faire d’Israël la continuité de l’histoire biblique. La création de l’Etat hébreu le 14 mai 1948 n’est certainement pas due au hasard, mais de la volonté du Dieu de Jacob. Les prophéties sont nombreuses dans le Tanakh (l’AT) : Ezéchiel a bien eu la vision des « os desséchés » (qui fait tellement penser à la Shoah) reprenant vie et devenant une armée (Ez 37). Esaïe a bien prophétisé que la nation « serait enfantée en un jour » (Esaïe 66 :8). Jérémie a bien déclaré que « la descendance d’Israël ne cessera jamais d’être une nation devant moi, dit l’Eternel » (Jér 31 :36). Jésus, né dans « le pays d’Israël », a bien déclaré que « le salut vient des Juifs » (Jean 4 :22).

Mettre la foi au service de la vérité, c’est aussi utiliser les bons mots.

(1) Un changement de titre fut apporté, mais considérant qu’il existe des chrétiens arabes dans l’Eglise (sic), la carte, du temps de Jésus, eut comme nouveau titre « Pays de Jésus »… Pourtant, lorsque Joseph et Marie reçurent de l’ange de l’Eternel l’autorisation de rentrer au pays, l’évangéliste (Matt 2 :20, 21) écrit : « Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et retourne dans le pays d’Israël (en hébreu Erets-Israel), car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts »

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