Ariel Sharon n’est plus…

13 janvier 2014
Pasteur Gérald Fruhinsholz


C’est dans une grande solennité qu’Israël a rappelé ce matin la mémoire d’un grand général et d’un chef d’Etat ayant été parmi les grands architectes de l’Etat hébreu. Si Ariel Sharon demeure un personnage controversé pour avoir démantelé le Goush Katif (la Bande de Gaza), il n’en reste pas moins que ce soldat a servi son pays avec courage et fidélité. Le général Sharon, prénommé Arik, aimait son pays.


Il importe qu’Israël tourne la page et trouve l’apaisement. Au-delà d’une faute majeure, celle d’avoir cédé aux pressions internationales et d’avoir divisé le pays, l’Etat hébreu se souviendra d’Arik comme d’un héros militaire, qui a sauvé le pays durant la guerre de Kippour, redonnant aux Israéliens le goût de la victoire, qui a fait plier le genou aux Egyptiens et aux Syriens durant la glorieuse guerre des Six jours, et qui a libéré les Libanais du terrorisme de l’OLP, durant la guerre du Liban.


Moshe Dayan et Arik

Si Sharon est allé jusqu’à Beyrouth, c’était pour traquer et détruire l’OLP et la guérilla palestinienne installée en force au Liban depuis 1970. Si Ariel Sharon est critiqué pour avoir été à Beyrouth en 1982, il faut rappeler que le vrai coupable concernant « Sabra et Chatila » est Elie Hobeika, le chef des forces libanaises (1) à la solde des Syriens, et non pas Ariel Sharon (2)… et rappeler également que c’est la France qui a subtilisé Yasser Arafat à la justice israélienne. C’est le président François Mitterrand et les militaires français qui, le 30 août 1982, ont protégé la fuite du chef de l’OLP, pour le conduire en lieu sûr à Tunis.

 

Concernant Sabra et Chatila, je me souviens que mon fils, au lycée, avait dû corriger l’histoire de ces événements racontés par sa prof d’Histoire. Lui ayant dit que c’était faux, que ce n’était pas Sharon le coupable, l’enseignante a fait ses propres recherches, et honnête, a remercié Cédric pour cette intervention, lui disant que dorénavant, elle corrigerait son enseignement.

avec Shimon Peres, en 1975

Réalisons  combien les événements sont déformés, et constatons qu’à chaque fois, c’est Israël qui est accusé… Bien d’autres massacres ont eu lieu, complètement ignorés :

– Qui a mentionné les massacres des camps de réfugiés palestiniens de Chatila et de Burj-en-Brajireh, par les Musulmans, en 1985 ? D’après l’ONU, il y eut 635 morts et 2500 blessés.

– Qui a reproché à l’OLP et aux Syriens les 700 chrétiens tués en 1990 ? (New-York Times – 19 oct 90). Qui se souvient de ces massacres ?… (lire « Mythes et Réalités », de Mitchell G. Bard).

– Qui aujourd’hui fait grand cas des centaines de civils tués en Syrie et notamment des chrétiens assassinés en toute impunité par les terroristes d’El Qaïda et du Hezbollah ?…

 

Notons finalement que si Ariel Sharon avait pu anéantir complètement les terroristes de l’OLP, il n’y aurait pas eu les Accords d’Oslo, et donc pas autant d’attentats et les Intifadas meurtrières qui ont suivi… et qui durèrent jusqu’à la mort d’Arafat, en France – Paris a toujours accordé à Arafat un soutien indéfectible.

 

Tel Joab, chef de l’armée du roi

Je ne peux m’empêcher de comparer Ariel Sharon au chef d’armée Joab (Yoav) du roi David. C’est Joab qui a permis à David de conquérir Jérusalem – « David avait dit : Quiconque battra le premier les Jébusiens sera chef et prince. Joab, fils de Tseruja, monta le premier, et il devint chef » – 1Chron 11:6. Joab fut le compagnon de David dès ses débuts, contribuant à l’établir roi d’Israël. Par la suite, il réalisa de grandes victoires, mais par jalousie, élimina des rivaux.  Sa fin fut triste, et s’étant rebella contre David, il fut exécuté sur ordre royal du temps de Salomon. Joab fut enterré dans sa propriété. Il était un héros, et il est resté fidèle à son roi. Le goût du pouvoir, l’orgueil et la jalousie ont été ses fautes…


Ariel Sharon est également enterré dans sa propriété, comme Moshé Dayan à Nahalal et Ben Gourion à Sdé Boker, et il restera comme ces derniers, un des héros de la première génération. On n’a pas le droit de les oublier, quelles que soient leurs faiblesses et leurs failles.
L’Etat hébreu honore ses héros ; même si ceux-ci ne sont pas dénués de faiblesses, ils ont contribué au fondement du pays. Qu’Ariel Sharon repose en paix, D.ieu est son juge.
 

(1) Il était entendu avec Elie Hobeika que celui-ci devait rentrer dans le camp de Sabra et Chatila pour y faire sortir les 200 hommes armés de l’OLP pour les livrer à la justice. Les ordres de Sharon étaient stricts : « aucun débordement, aucune action excessive », mais Hobeika, pour se venger de la mort de leur chef Béchir Gemayel, avait décidé l’extermination des camps.

(2) Pour les habitants arabes du Sud-Liban, l’OLP était un cauchemar, et l’intervention d’Israël était considérée comme une libération. Depuis 1976, les hommes d’Arafat étaient exécrés, pratiquant le viol, les mutilations, la torture et le meurtre. De plus en 1982, L’OLP bombardait constamment les villes du Nord d’Israël, rendant la vie impossible aux Israéliens, et Sharon voulait en finir avec l’OLP.



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