Le Chambon s/Lignon – RDV le 3 juin !

24 mai 2013
Pasteur Gérald Fruhinsholz


Couverture du livre de Pierre Boismorand

Le Chambon s/Lignon – Voilà le nom d’un village français (moins de 3000 hab) qui sonne agréablement aux oreilles des Juifs français et israéliens. En effet, là furent sauvés des milliers d’enfants juifs des griffes de l’Allemagne nazie et du régime de Vichy. Le Chambon, situé dans le Massif Central, est un village huguenot depuis le XVIe siècle. Très tôt, devenu station touristique et centre d’accueil pour les enfants, Le Chambon mais également tous les villages environnants du plateau Vivarais-Lignon se sont rendus célèbres par l’action de leurs habitants pour aider les Juifs fuyant les persécutions nazies et le régime de Vichy durant la seconde Guerre mondiale.

 

Le pasteur André Trocmé

Le nom d’André Trocmé est lié à l’histoire du Chambon. À partir de 1940, le pasteur André Trocmé et son collègue Edouard Theis, furent parmi ceux qui s’attachèrent à sauver des enfants juifs, menacés d’être déportés dans les camps de concentration. Tous deux furent des catalyseurs, prêchant la résistance non-violente, encourageant leurs paroissiens à accueillir les réfugiés dans leurs maisons et dans les fermes des alentours, ainsi que dans des institutions publiques. À l’approche de la Milice de Vichy, les personnes hébergées partaient se cacher dans les forêts en dehors du village. Après leur départ, les directeurs de pensions d’enfants allaient dans les bois en chantant une certaine chanson pour prévenir les enfants que le danger était écarté.

« Au-delà de l’accueil, les habitants de cette région ont fourni de faux papiers d’identité, des cartes de rationnement et aidé au passage de la frontière avec la Suisse. Cependant, certains habitants payèrent ce courage de leur vie et furent arrêtés et déportés, comme le cousin du pasteur Trocmé, Daniel Trocmé (1), qui mourut au camp de Majdanek à l’âge de 34 ans. Selon le documentaire « Les Armes de l’esprit », environ 3 000 Juifs et réfugiés ont trouvé refuge à un moment ou à un autre dans la région du Chambon-sur-Lignon …

En 1990, le gouvernement israélien reconnut toute la région et ses habitants comme « Justes parmi les Nations » pour leur action humanitaire et leur bravoure face au danger. Un petit jardin de rocaille et une stèle honorent la région du Chambon au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem. C’est la seule collectivité, avec le village néerlandais de Nieuwlande, à avoir reçu cet honneur »(wikipedia).

 

Le 3 juin aura lieu l’inauguration du Musée/lieu de mémoire au Chambon, consacré à l’histoire des sauvetages des réfugiés, notamment juifs. Cet événement a été organisé par Madame Eliane Wauquiez-Motte, maire de la commune, qui veut de manière légitime, convier les représentants régionaux, mais également l’ambassadeur d’Israël. Ce musée sera un endroit qui célébrera la mémoire des sauveteurs et de ceux qui ont été sauvés. Son but est de ne pas oublier l’histoire du passé.

Or, s’oppose à cela le « Collectif Palestine 43 », voulant mêler la politique à cette oeuvre de reconnaissance des Justes, disant : « Etre Justes aujourd’hui, c’est être au côté de ces opprimés que sont les Palestiniens »… Cette déclaration pernicieuse et le refus d’accueillir un représentant de l’Etat hébreu sont une injure à la mémoire de tous les réfugiés qui n’ont pu être sauvés et qui sont morts assassinés dans les camps de la mort.
 
Nous avons ce devoir de mémoire ! Que chacun qui se sent concerné par l’action courageuse des Justes du Chambon, tout en étant fier de réaliser que des milliers d’enfants juifs ont été sauvés, pour rejoindre le beau pays d’Israël, soit présent lors de cette inauguration !
 
Nous nous opposons fermement à toute contestation de personnes en France ayant pour seul but de délégitimer l’Etat d’Israël, en utilisant le prétexte du problème palestinien ; ils prennent le public en otage. Le pasteur Martin Luther King, grand défenseur des droits de l’homme, avait bien compris que ceux qui critiquent Israël de manière irrationnelle, sont en fait des antisémites. Ci-dessous, un extrait de sa « lettre à mon ami anti-sioniste » :

« … Tu déclares, mon ami, que tu ne hais pas les Juifs, que tu es seulement antisioniste. A cela je dis, que la vérité sonne du sommet de la haute montagne, que ses échos résonnent dans les vallées vertes de la terre de Dieu : quand des gens critiquent le sionisme, ils pensent Juifs, et ceci est la vérité même de Dieu. 

L’antisémitisme, la haine envers le peuple juif, a été et reste une  tache sur l’âme de l’humanité. Nous sommes pleinement d’accord sur ce point. Alors sache aussi cela : antisioniste signifie de manière inhérente antisémite, et il en sera toujours ainsi » (Martin Luther King)


(1) Daniel Trocmé, protestant et non-juif, à l’instar du médecin polonais Janusz Korczak, a voulu suivre ses élèves jusque dans les camps ; il est mort  d’épuisement à Majdanek, en avril 1944. 

Pasteur Gérald Fruhinsholz


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